
À propos de Anorexie : parlons-en !
Mon histoire
Bonjour,
Je m’appelle Jade, élève de 17 ans en terminale au lycée de Notre Dame de Sion à Paris.
En avril 2020, en plein confinement, j’ai décidé de réduire mon poids pour m’approcher des standards de beauté que j’avais en tête. Sans m’en rendre compte, j’ai totalement perdu le contrôle de mon corps ce qui m’a amenée à perdre plus de 15kg en quelques mois et à mettre ma vie en danger. Diagnostiquée victime d’une « anorexie mentale » , la maladie dont j’étais atteinte avait pris le dessus. J’étais une adolescente je crois épanouie, entourée d’amis, de l’amour familial, avec une vie équilibrée. Je suis pourtant tombée dans ce gouffre à une vitesse vertigineuse, et j’y suis restée trop longtemps, seule, dans le noir complet.
Je vais aujourd’hui beaucoup mieux, même si il est sans doute encore trop tôt pour affirmer avec certitude que je suis sortie d’affaire. J’ai remonté la pente grâce à ma famille, grâce à mes amis, grâce aux personnels de santé, grâce à moi.
Mais ce que j’ai vécu, mon enfer au quotidien, prisonnière de moi-même, je souhaite que le moins possible d’autres adolescents ne passent par cette détresse psychologique profonde, mortifère et angoissante.
J’ai été notamment vulnérable car je n’avais pas vraiment entendu parler de cette maladie avant, et je ne savais pas comment la prévenir ni comment être vigilante. On vous parle à l’école des méfaits du tabagisme, de l’alcool, de la drogue, du harcèlement avec une vraie politique de sensibilisation. On ne parle pas de l’anorexie qui est une maladie mentale, honteuse pour la victime et culpabilisante pour les parents.
Les troubles de l’alimentation concernent pourtant de plus en plus d’adolescents avec des complications parfois graves, voire mortelles.
Si tu y vois une quelconque utilité, ce site n’est qu’un outil pour me rendre disponible pour celles et ceux qui le souhaitent , pour échanger humblement entre adolescents et dans le format de ton choix.
Je croise quotidiennement trop de ces jeunes ados qui ont visiblement des troubles alimentaires et n’en parlent pas, ni à leurs amis, ni à leurs proches, s’enfermant dans une souffrance rampante et cachée.
Ce dialogue entre nous m’aidera aussi à faire que cette période douloureuse de ma vie serve, un tout petit peu, aux autres et participe ainsi à consolider mon équilibre retrouvé.